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Une curieuse plaque vendue par le brocanteur Sylvain Paquignon.

Dès potron-minet, ils étaient là. Les exposants, les chineurs et les curieux se sont retrouvés aux Travards pour cette première brocante de l’année organisée par le comité des fêtes. Les habitants du quartier et d’autres exposants avaient installé une soixantaine d’étals sous le soleil. 

Parmi eux, Sylvain Pacquignon, une figure bien connue des Châtillonnais qui propose souvent des objets inattendus. Ainsi, a-t-il posé, à même le sol, une curieuse plaque émaillée portant l’inscription « Correspondance Châtillonnaise »  et un numéro de téléphone à deux chiffres dont le premier est illisible. 

Sylvain qui l’a récupérée il y a déjà longtemps,  précise « Elle était placée à l’extérieur d’un commerce à Nancray ». Son émail usé par le temps, la plaque rappelle les beaux jours de ce quartier de vignerons où les commerces étaient nombreux jusqu’après guerre. Était-elle devant la boutique du boucher Brusseau ou de l’épicier Sébeyran dans les années 1950 ou avant ?

Que voulait signifier cette plaque ? Une invitation à téléphoner dans la boutique ou autre chose ? L’inscription « Correspondance Châtillonnaise » interroge.

Avant la Seconde Guerre mondiale, très peu d’habitants de la commune avaient le téléphone à la maison. Et, après la guerre et jusqu’au début des années 1980, il fallait souvent attendre de longs mois avant d’avoir une ligne à la maison. Combien de familles, Xavier Deniau, député de 1962 à 2002, n’a-t-il aidé à accélérer la demande ? Une autre époque.

Les cabines téléphoniques ne sont arrivées que longtemps après la guerre à Châtillon. Pour téléphoner, il fallait donc aller dans un commerce qui affichait avoir un téléphone à disposition. En campagne, c’était souvent un particulier qui proposait ce service payant. Dans les années 1990, on discutait encore au conseil municipal présidé par Emmanuel Rat de l’implantation d’une cabine téléphonique à Villiers ! 

Alors qu’à la fin des années 90, il y avait 300.000 cabines en France, la loi Macron, du nom du ministre de l’Économie en 2015, retirait aux communes l’obligation d’avoir des cabines téléphoniques.  Aujourd’hui, il n’y en a plus. 

Dans la première moitié du XXème siècle, le petit nombre d’abonnés au téléphone permettait d’avoir un numéro à deux chiffres seulement. Et, à ce moment-là, on passait par une opératrice. Mais progressivement, le nombre de lignes installées augmentant de manière exponentielle, il a fallu passer à trois chiffres, puis quatre, puis six et, enfin, huit en 1985 et dix chiffres en 1996. Les téléphones portables étaient là !

Aujourd’hui, les smartphones envahissent tout l’espace public et privé tandis que le téléphone fixe disparait progressivement. Un autre temps, d’autres habitudes. De très bonnes et … d’autres moins.

Les habitués des brocantes regardent plus dans le rétroviseur  à la recherche de leur passé, d’objets bon marché ou de collection. Ils ont été nombreux à arpenter les Travards toute la journée sous l’oeil attentif de Jean Hurtu qui avait un mot gentil pour chacun. Le président du comité des fêtes avait aussi pensé à la buvette tenue par les bénévoles de l’association ravis du succès de la manifestation. Ils proposeront une autre brocante le 12 mai à Mantelot.

La plaque émaillée de Sylvain Paquignon a été achetée par un Châtillonnais qui va la donner au musée de la ville.

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