Ses obsèques ont été célébrés lundi dernier en présence de très nombreux Châtillonnais.
Il a servi la commune et ses habitants. Pharmacien à Châtillon de 1983 à 2006, il n’a cessé de rendre des services à tous ses clients qu’il recevait toujours avec le sourire, exerçant son métier avec compétence.
Le docteur Weil-Picard, dans son hommage prononcé au centre socio-culturel, rempli de monde, a rappelé sa vie exemplaire.
« Qui n’a pas eu ici, au moins une fois, l’occasion de bénéficier de son aide, de son expertise alors que pharmacien, il était au service des Châtillonnais ? Au service, une expression, une attitude, qu’il a magistralement illustrées tout au long des près de vingt cinq ans où il a été pharmacien à Châtillon après M. Desprès.
Combien de fois, ne me suis-je arrêté à la pharmacie pour un conseil et un moment d’amitié, combien de fois ne l’ai-je dérangé en pleine nuit pour qu’il me rejoigne au chevet d’un patient et m’apporte un médicament ou un matériel médical ?
Je me souviens d’une fin de nuit où je l’ai appelé. J’étais chez un vieux patient qui avait fait une chute et dont je devais suturer l’arcade sourcilière.
Une fois que nous l’avions remis dans son lit, je rentrais chez moi peu avant 6 heures du matin. Sur le chemin du Pâtis, je croisais tonton Michel, le cher oncle d’Étienne qui marchait vers mon cabinet à côté de son vélo qui lui servait de déambulateur. Je lui ai dit, « Michel, je vous prends tout de suite en consultation ou vous attendez car je vais aller dormir un peu ». Il m’a répondu de son large sourire, « Je préfère attendre et bavarder avec les amis pour aller ensuite à la pharmacie et boire un café avec Étienne ».
Il a également été mon collègue au conseil municipal entre 1989 et 1995.
Le maire d’alors, Jean Roblin qui l’avait proposé comme adjoint alors qu’il venait d’être élu pour la première fois, ne s’était pas trompé. Étienne, comme dans tous ses engagements, a rempli avec efficacité cette fonction qui requérait beaucoup de temps et d’énergie.
Au nom d’Emmanuel Rat, des adjoints, du conseil municipal, des personnels de la mairie et de la population de la ville, je voudrai exprimer toute ma gratitude à l’endroit d’Étienne Raimbault qui a servi sa commune avec dévouement.
Et voudrais, ici, rendre hommage à Claudie, son épouse, qui l’a accompagné, usant, avec une énergie sans faille, de toutes ses forces jusqu’au bout.
Le pharmacien Raimbault, fils d’un boucher de Bourges, héritier d’une longue lignée de Raimbault d’Autry-le-Châtel, laisse dans notre commune une trace et un vif souvenir. Celui, peut-être, d’une autre époque. Une époque où la place de l’homme prévalait sur celles des injonctions de l’administration, du numérique ou des normes inconséquentes qui nous submergent aujourd’hui.
Étienne demeurera au coeur de chacun comme celui d’un honnête homme qui a su donner un sens à sa vie en aidant et en aimant les autres ».
Son épouse, Claudie Raimbault, ancienne institutrice à l’école de Châtillon, a retracé dans un hommage très touchant, la vie d’Étienne, son amour pour ses enfants et petits-enfants, son goût immodéré de la lecture, sa passion des vieilles voitures et sa fidélité à ses nombreux amis.
Un peu avant, au crématorium de Gien, ses amis d’enfance et de fac ont rappelé leurs randonnées dans le Cher, leurs fêtes et la fidèle amitié qui les liaient depuis une soixantaine d’années pour certains. Et chacun de regretter son absence au terme d’une maladie implacable qui l’avait tant diminué.
Étienne Raimbault reposera au cimetière d’Allègre en Auvergne où il aimait tant passer ses vacances avec sa famille et ses amis.
Un honnête homme.