De retour à Châtillon depuis peu, la cloche a été bénie samedi matin à l’église Saint-Maurice en présence du maire, Emmanuel Rat.

La bénédiction des cloches est fondée sur le fait que l’ensemble des choses ou biens voués au culte de Dieu doit être consacré par des prières et des cérémonies. Ainsi, bénir une cloche, c’est la consacrer au service de Dieu pour qu’elle ne soit plus employée aux usages profanes.

Très tôt, la tradition pieuse considère la cloche comme une personne. Ceci apparaît déjà dans la terminologie concernant sa morphologie : la « couronne » (ensemble des anses avec lequel on la suspend), le « cerveau » (partie haute de la cloche), la « robe » (qui va en s’évasant jusqu’au bord inférieur), etc. Chaque cloche porte un nom qui lui est conféré au cours d’une cérémonie religieuse : la « bénédiction des cloches ». C’est comme une sorte de baptême avec un parrain et une marraine et un nom de baptême. 

Notre cloche n’avait pas de nom connu. Contrairement à ceux des parrain et marraine qui figurent, depuis 1655, sur la robe de la cloche sous la forme de cette inscription : « DU DIT LIEU MARRAINE M BIDOU A JAHAN & L BIDOU MONT FAITE 1655 ».

Le père Carré a fait des recherches multiples avant de dénicher un acte de mariage dressé le 23 novembre 1654 à la paroisse de l’église Saint-Pierre-le-Puellier à Orléans. Ce document précise que Louis Bidou, fils de Martin Bidou, a épousé Marie Jahan, fille d’André Jahan ce jour-là.

Or, Louis et Martin Bidou étaient, avec André Jahan, des fondeurs de cloches à cette époque à Orléans. Tout naturellement, le père Carré a donc donné à la cloche le prénom de Marie, la marraine.

La cloche Marie, nouvelle baptisée, sera remontée dans les prochains jours dans le clocher.

Emmanuel Rat, les membres du conseil municipal et de nombreux Châtillonnais ont écouté avec attention les explications du père Carré après la cérémonie de bénédiction dirigée par le père Bénézit. Le maire a  chaleureusement remercié les deux prêtres avant de rappeler le vif intérêt de la commune pour son patrimoine.

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