L’historien, Philippe Boukara a rappelé un moment peu connu de l’histoire de la Shoah.

La Shoah, c’est d’abord l’histoire tragique des six millions de juifs déportés pendant le long conflit de 1939 à 1945. Mais l’invité d’Olivier Jeulin, principal du collège Dézarnaulds, a voulu insister sur la résistance juive en amont de leur génocide. Car une question taraudait ce spécialiste du judaïsme : pourquoi les juifs ne se sont-ils pas révoltés avant d’être déportés ?

En fait, ils se sont révoltés mais seuls dans un rapport de force inégal. Et dans un monde politique environnant qui n’a rien fait pour eux. Pire, qui a laissé faire tout en n’ignorant rien des intentions assassines des nazis. Car les Alliés étaient informés  des sombres desseins du IIIème Reich. Mais ils sont restés passifs.

En revanche, nombreuses ont été des individualités en France comme ailleurs en Europe qui ont su tendre la main aux juifs qui cherchaient à fuir, se cacher ou s’exiler. Les communautés juives ont montré une grande solidarité dans tous ces combats. Et, parmi eux, nombreux ont été ceux qui ont participé à la Résistance en France.

En France, a rappelé Philippe Boukara, également coordinateur de la formation au Mémorial de la Shoah à Paris, il y a eu de vrais élans de solidarité. Certains  gendarmes ont tourné les yeux quand, venant arrêter une famille, ils s’enfuyaient par une porte dérobée, des gens ont caché des enfants juifs pendant toute la guerre, des hommes et des femmes ont protégé des juifs en leur procurant des faux papiers, etc.

Pascale Estienne, enseignante au collège, a opportunément évoqué la récente nomination de Justes parmi les Nations d’un couple de Châtillonnais qui ont caché une partie de la guerre une enfant juive, rue Saint-Posen. Pierre et Maria Batut qui habitaient la commune depuis 1937 ont accueilli et protégé la jeune Hélène Vadrarue dont la maman a été déportée. 

L’écrivaine d’origine tchèque, prix Renaudot des lycéens, Lenka Hornáková-Civade, qui habite à Châtillon depuis peu, a rappelé l’histoire du consul tchèque en poste à Marseille de 1938 à 1941 qui a fourni des passeports à de nombreux juifs. Elle en d’ailleurs fait un livre, La symphonie du nouveau monde, qui raconte cette histoire emblématique de la résistance individuelle. Ce consul a été emprisonné à son retour dans son pays.

Cette passionnante conférence a été suivie avec attention par plus de 80 personnes dont quelques élèves qui ont déjà pu écouter, plus tôt dans l’après-midi devant les classes de 3ème, un exposé de Philippe Boukara sur la Shoah et les résistances.

Olivier Jeulin, Philippe Boukara, Lenka Hornáková-Civade et Pascale Estienne

Olivier Jeulin, Philippe Boukara, Lenka Hornáková-Civade et Pascale Estienne

Conférence au collège sur les faits de résistance des juifs pendant la Seconde guerre mondiale
Olivier Jeulin, Philippe Boukara, Lenka Hornáková-Civade et Pascale Estienne
Olivier Jeulin, Philippe Boukara, Lenka Hornáková-Civade et Pascale Estienne
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