Les 16 juillet 1942, 13.152 juifs sont arrêtés par la police parisienne lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver.
À l’occasion de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français, d’hommage aux Justes de France et de la commémoration du 83ᵉ anniversaire de la rafle du Vél’ d’Hiv, une cérémonie s’est déroulée ce dimanche 20 juillet devant le monument aux morts.
Sous une pluie battante, le conseiller municipal, Donatien Blanchard a lu, le message adressé à tous les Français par Patricia Miralles, ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants.
En voici un extrait :
« Il faisait déjà chaud, ce matin-là, à Paris. L’été pesait lourd, écrasant, comme une menace sourde. Mais personne n’imaginait encore l’inimaginable.
Et pourtant, le 16 juillet 1942, à l’aube, la France s’est brisée.
Par milliers, des familles juives ont été tirées du sommeil. Arrachées à leur foyer, chassées de leurs chambres, les enfants arrachés à leurs rêves innocents, emportées sans ménagement, sans appel, sans raison.
À Paris, les couloirs et les trottoirs bruissaient de bottes. Dans les escaliers, on entendait des pleurs d’enfants, des valises trop vite refermées. Dans les rues, des policiers et des gendarmes français guidaient les files.
Ce jour-là, et les suivants, 13.152 personnes furent arrêtées. Plus d’un tiers étaient des enfants.
Dans cette enceinte fermée, dans une atmosphère étouffante, saturée de bruit et de peur, des êtres humains furent parqués comme du bétail, sous les ordres de l’État français.
Des jours entiers d’attente, sous les verrières brûlantes. Des enfants qui appelaient leur mère et des mères qui ne pouvaient plus rien faire.
Puis, ce fut Drancy. Beaune-la-Rolande. Les wagons avec du barbelé aux fenêtres et les pleurs des enfants qui peinent à recouvrir le crissement des trains. Pas d’eau. Pas de nourriture. Pas d’hygiène.
Puis l’arrivée, les cris des chiens et les cris en allemand. Auschwitz.
Et le silence.
Ils n’étaient pas coupables. Ils étaient juifs.
Aujourd’hui, sur les places de nos villages, devant nos monuments aux morts, nous sommes réunis pour transmettre cette sombre page de notre histoire.
Transmettre, c’est dire la vérité. La vérité, c’est que ce crime fut pensé par l’occupant nazi, mais avec le zèle des autorités françaises. Car la rafle du Vel’ d’Hiv fut une opération française, ordonnée par l’État de Vichy et menée par des policiers et gendarmes français. Des hommes qui portaient un uniforme français, mais qui, malheureusement, ne servaient plus la République.
Cette faute irréparable, précédée par les lois antijuives iniques du régime de Vichy qui s’étendirent de la métropole, jusqu’à Alger, Tunis ou Casablanca, fut un manquement aux valeurs de la France.
Ce n’est que bien plus tard que cette vérité fut dite.
Le 16 juillet 1995, le président Jacques Chirac eut le courage de prononcer un discours qui est resté dans l’histoire. Des mots précis, essentiels, historiques. »
Le maire, Gérard Galfano, entouré des élus, a ensuite fait respecter une minute de silence dans le crépitement de la pluie.
Cette journée de commémoration des jours sombres de la République rappelle aussi que certains Français ont eu un comportement remarquable. Ils ont été nombreux à protéger ou à cacher des juifs poursuivis de la haine nazie, hélas, soutenue par le gouvernement de Vichy.
Ils portent le nom de Justes parmi les Nations.
Parmi eux, il faut rappeler la mémoire de Pierre et Maria Batut, habitants depuis 1937 à Châtillon, rue St Posen, qui ont accueilli et protégé la jeune juive Hélène Vadrarue dont la maman a été déportée.
Pierre et Maria Batut, enterrés à Châtillon, ont été nommés Justes parmi les Nations en 2020.
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